Dans son exposé sur les maux de la justice togolaise le jeudi dernier, le Président de la Cour suprême, Abdoulaye Yaya n’a pas daigné porter des gangs pour fustiger les comportements de ses collègues. Des pratiques qui sont unanimement reconnues dans l’opinion comme étant source d’insécurité judiciaire, ceci, au grand dam des justiciables.
Dans la gestion des affaires foncières dans les tribunaux au Togo, il est avéré que beaucoup de juges s’adonnent à des pratiques malsaines, peu orthodoxes qui ne concourent pas au rayonnement de la justice togolaise. En effet, il n’y a plus de jours où ne défraient des scandales des litiges fonciers impliquant des magistrats, avocats, huissiers, officiers de police judiciaire etc…
Des professionnels de droit qui sont censés être le dernier rempart contre les injustices sociales. On assiste ainsi à des compromissions entre magistrats et avocats, entre les magistrats du parquet et des éléments de la police judicaire, entre avocats au détriment des intérêts des justiciables, entre notaires, huissiers ; De l’avis du Président de la Cour suprême, certains magistrats n’hésitent pas à inciter les mauvais perdants à initier des procédures de tierce opposition contre des décisions définitives pour reprendre la procédure.
Tout ceci au mépris de leur serment et des règles déontologiques qui régissent leurs corporations respectives. A ceci, s’ajoute le phénomène des démarcheurs et des gros bras à la solde de certains acteurs de la justice. La gestion des dossiers du foncier est ainsi devenue un véritable business pour ces magistrats véreux qui, au nom de leurs intérêts personnels, de leur gourmandise, sèment l’insécurité dans le domaine foncier au Togo. Quasiment dans chaque famille maintenant, on a une victime ou quelqu’un ayant été impliqué dans une affaire foncière pendant devant les tribunaux.
Une situation qui devient de plus en plus inquiétante au fil des années et qui mérite qu’on y trouve une solution
appropriée et durable. Si le code foncier récemment mis en place n’arrive à décourager les auteurs de ces actes qui
met en danger la paix civile, cela suppose que des sanctions fortes doivent être appliquées à l’encontre de tout juge qui sera reconnu coupable de tels comportements. La mission de la justice et des juges, c’est d’assurer le juste équilibre entre l’intérêt général et la protection des libertés individuelles. La justice est donc censée préserver la paix civile, et non de constituer une menace pour le vivre ensemble et la cohésion sociale.